La graphie « Lithuanie » (avec un « h ») est ancienne ; correcte, elle est néanmoins quasiment abandonnée : on lui préfère couramment l'orthographe « Lituanie »
2. On retrouve encore la lettre « h » dans le nom du pays en différentes langues où sa présence est obligatoire.
Géographie générale[modifier]
La majeure partie du territoire, située dans le bassin du
Niémen, ne dépasse pas 250 m d’altitude. Le pays possède également de vastes étendues de marais, en particulier au nord et à l’est, dont un grand nombre a été drainé.
| Cliquez sur une vignette pour l’agrandir |
En 1386, le grand-duc de Lituanie,
Jogaila, se marie avec la princesse de Pologne,
Hedwige, ce qui crée l'
Union de Pologne-Lituanie qui aboutira en 1569 à la création de la
République des Deux Nations. Cette union conduit à une forte
acculturation de l'élite politique qui adhère à la
culture et à la
langue polonaise. Le
Grand-duché de Lituanie perd alors peu à peu de son autonomie dans la fédération jusqu'à être complètement intégré à la Pologne par la
Constitution polonaise du 3 mai 1791. Après les trois
partages de la Pologne à la fin du
XVIIIe, le pays cesse d'exister politiquement en 1795. L'actuel territoire de la Lituanie est alors intégré à l'
empire russe, jusqu'à son indépendance le 16 février 1918, deux semaines avant la signature du traité de Brest-Litovsk par lequel la Russie reconnaît la perte des États baltes. Cependant, la guerre russo-polonaise de 1919-1920 lui fait perdre la partie est de son territoire avec sa capitale historique, Vilnius.
La nouvelle république disparait une nouvelle fois en 1940 par l'occupation de l'
Union soviétique, au début de la
Seconde Guerre mondiale et conformément au pacte germano-soviétique d'août 1939. Après une occupation allemande de quatre ans (06.1941-07.1944), suffisante pour détruire toute la présence
juive du pays, l'une des plus importantes d'Europe, la Lituanie est à nouveau absorbée par l'Union soviétique de 1944 à 1990. Elle n'a donc retrouvé son indépendance que depuis le début des années 1990.
La Lituanie est une
république parlementaire. Selon la Constitution, ratifiée en octobre
1992, le détenteur du pouvoir exécutif est le président de la République. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans et nomme le
Premier ministre. Son choix doit être approuvé par le Parlement.
L’instance législative suprême est le
Seimas, Parlement
monocaméral composé de 141 députés élus pour quatre ans. Les électeurs disposent de deux bulletins de vote : le premier sert à élire, dans 71 circonscriptions, des députés élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours (le second tour éventuel se déroulant deux semaines après le premier), tandis que le second bulletin de vote sert à exprimer la préférence partisane de l’électeur, qui doit choisir entre plusieurs listes bloquées de 70 noms pour une circonscription nationale unique. Les 70 sièges de ce second contingent sont répartis, à la proportionnelle, entre tous les partis qui atteignent ou dépassent 5 % des suffrages exprimés (le décompte total étant fait à la fois sur les votes personnels exprimés dans les 71 circonscriptions et sur le vote partisan exprimé dans la circonscription unique), le décompte étant par ailleurs compliqué par le fait qu’un électeur a la faculté d’exprimer, au sein de la liste pour laquelle il se prononce, une préférence pour au plus cinq personnes parmi celles figurant sur cette liste.
La Cour constitutionnelle vérifie la conformité des lois à la Constitution, peut être saisie pour avis sur la ratification éventuelle d'un traité, est juge des élections présidentielles et législatives. Enfin elle peut être saisie par tout tribunal dans le cadre d'une question préjudicielle de constitutionnalité (article 110 de la Constitution)
Le pouvoir judiciaire est exercé par des tribunaux indépendants ayant à leur tête la Cour suprême. Depuis 2000 des tribunaux administratifs et une Cour administrative ont été institués.
La monnaie nationale est le litas (LTL : 3,45 litas pour 1 euro, taux de change fixe). L'inflation a atteint un pic de 12,3 % en mai 2008
3.
Première république soviétique à avoir cherché à s’affranchir des liens avec l’URSS, la Lituanie a particulièrement souffert des bouleversements économiques consécutifs à la proclamation de son indépendance et à l’effondrement du bloc de l’Est.
Depuis, et en particulier grâce à son intégration au sein de l'Union européenne en 2004, l'économie du pays a connu une forte croissance pendant les années 2000 (près de 10 % par an) : le chômage a chuté grâce au boom de la construction, les prix de l'immobilier ont grimpé en flèche. Mais de nombreux jeunes ont quitté le pays pour la Grande-Bretagne et l'Irlande. Le secteur du textile s'est bien développé ces dernières années pour des marques européennes haut de gamme. Le pays espère rentrer dans la
zone euro le plus rapidement possible afin de stabiliser les institutions financières.
Avant le déclenchement de la
crise économique de 2008, la croissance était de 8 % en 2007
4. En 2008, la crise frappe durement les pays baltes, dont la Lituanie, et les difficultés rencontrées par la Lettonie, l'Estonie et la Lituanie vont jusqu'à faire craindre la faillite des trois Etats
5. La prévision de récession atteint 10 % en avril 2009. Toutefois, grâce à la crise, l'inflation s'est fortement ralentie, et les autorités espèrent ainsi intégrer la
zone euro plus rapidement. La crise balte est attribuée en particulier au comportement des banques suédoises
6.
Évolution de la démographie entre 1992 et 2003 (chiffre de la
FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Tableau récapitulatif de la population selon l'ethnicité
7:
Recensements | 1923 | 1970 | 2001 |
Lituaniens | 80,1 % | 80,1 % | 83,45 % |
Juifs | 7,1 % | - | 0,1 |
Allemands | 4,1 % | - | 0,1 |
Polonais | 3 % | 7,7 % | 6,74 % |
Russes | 2,3 % | 8,6 % | 6,31 % |
Biélorusses | 12 % | 1,5 % | 1,23 % |
Ukrainiens | - | 0,8 % | 0,65 % |
Total | 2 028 971 | 3 128 000 | 3 483 972 |
- En 1923, la région de Vilnius, dont la ville était peuplée majoritairement de Polonais et de Juifs, faisait partie de la Pologne, qui avait annexé la République de Lituanie centrale en 1922. Aujourd'hui, dans beaucoup de fiefs de la région de Vilnius (Trakai par exemple), les Polonais restent majoritaires. À Vilnius, il existe encore beaucoup d'écoles polonaises et russes
- Il est probable que la catégorie « Russes » en 1923 incluait des Biélorusses et des Ukrainiens (officiellement 43).
- L'importante minorité juive de Lituanie a été totalement anéantie par les nazis, la Lituanie ayant été occupée par l'Allemagne de 1941 à 1945.
- La minorité allemande ou germanisée (« Memelliens » dans le recensement de 1925), surtout présente à Memel (Klaipėda), a été expulsée par l'Armée rouge en 1945, à l'instar de celle de Prusse-Orientale (actuel territoire de Kaliningrad).
Il est à noter qu'en 2005, la Lituanie est le pays présentant le plus haut taux de suicide au monde, avec 68,1/100 000 hommes par an et 12,9/100 000 femmes par an
8,9.
La Lituanie et l'Union européenne[modifier]
Les démarches d'adhésion (1990 - 2004)[modifier]
Considérée comme « un maillon indispensable entre l'Europe et le monde slave », la Lituanie manifeste depuis son indépendance en 1990, selon les termes du groupe France-Pays Baltes du Sénat français, « une volonté réelle d'ancrage à l'Europe »
10.
Le pays dépose officiellement sa demande d'adhésion à l'Union européenne le 8 décembre 1995. Elle s'efforce dès lors de satisfaire aux critères politiques et économiques qui conditionnent l'adhésion de tout nouvel Etat à l'Union européenne
11. La fermeture exigée par Bruxelles de la centrale nucléaire d'
Ignalina, de type Tchernobyl, est l'un des points sensibles de la négociation. Elle reste d'ailleurs un sujet épineux entre l'Europe et la Lituanie
12. Les 12-13 décembre 1997, le Conseil européen de Luxembourg lance le processus d'adhésion de onze États, dont la Lituanie, et décide que la préparation des négociations avec la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie et la Slovaquie sera accélérée. Les 10-11 décembre 1999, le Conseil européen d'Helsinki décide d'ouvrir à partir de février 2000 les négociations d'adhésion avec six pays, dont la Lituanie, et les négociations d'adhésion entre l'UE et la Lituanie commencent le 15 février 2000. Les 12-13 décembre 2002, lors du Conseil européen de Copenhague, l'Union européenne et dix pays candidats à l'adhésion scellent leur union par un accord sur les conditions économiques et financières de l'élargissement. Il est décidé que Chypre, Malte, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie et les trois Etats baltes, Estonie, Lituanie et Lettonie rejoindront l'Union le
1er mai 2004.
Le 10 mai 2003, un référendum concernant l'adhésion à l'Union européenne a lieu et aboutit à la victoire du « oui » par 89,92 % des voix, contre 8,85 % d'opinions négatives (et 1,23 % de bulletins invalidés).
Depuis l'adhésion (2004)[modifier]
La Lituanie adhère officiellement à l'Union européenne le
1er mai 2004.
Le 6 mai 2006, la Commission propose que la Slovénie adopte l'euro au
1er janvier 2007, mais elle rejette la demande similaire de la Lituanie, constatant que les conditions économiques se sont pas encore pleinement remplies par ce pays
13. Le taux d'inflation en Lituanie dépasse alors de 0,1 point le maximum autorisé par les
critères de Maastricht14.
En 2009, la Lituanie est vivement critiquée par l'Union Européenne lors de l'adoption au
Seimas, le parlement lituanien, d'un amendement à la loi sur la "protection des mineurs" pour interdire dans le pays tout propos favorable à l'
homosexualité. Cet amendement considère en effet que toute information publique évoquant favorablement l'homosexualité a des conséquences néfastes sur le développement physique, intellectuel et moral des mineurs
15. De nombreux députés européens protestent contre cette loi qui, selon les eurodéputés Sophia in't Veld et Ulrike Lunacek, « menace les valeurs européennes, le droit européen et la liberté d'êtres humains »
16. Le parlement européen vote alors une résolution dans laquelle il demande à la Lituanie de « réexaminer les modifications récentes de sa législation sur la protection des enfants afin d'éviter toute possibilité de discrimination fondée sur l'orientation sexuelle »
17.
En
football, l'équipe nationale lituanienne est une équipe très rugueuse et physique dont les points forts sont son bloc défensif ainsi que son jeu aérien. Elle peut poser des problèmes à un bon nombre de bonnes équipes ; lors des qualifications pour l'
Euro 2008, elle a notamment réussi un match nul en Italie et lors de ses deux confrontations avec l'équipe de France, cette dernière a dû attendre à chaque fois la fin du match pour réussir à l'emporter. Ses meilleurs joueurs sont
Tomas Danilevicius (
Bologne FC 1909) qui est le meilleur buteur en sélection de l'histoire avec 13 buts,
Edgaras Jankauskas (
CF Belenenses) qui est passé aussi par le
FC Porto, le FC Bruges et l'
OGC Nice et
Andrius Velicka (
Glasgow Rangers).
En cyclisme, la Lituanie possédait deux coureurs de bon niveau au début des années 2000 avec le grimpeur
Marius Sabaliauskas (passé par chez Lampre notamment), et surtout avec
Raimondas Rumšas qui termina troisième du
Tour de France 2002, mais déchu pour
dopage quelques jours après l'arrivée de ce Tour et qui a depuis totalement disparu de la circulation. Désormais la relève est assurée par le très bon
Tomas Vaitkus qui est un bon sprinteur, un bon rouleur ainsi qu'un bon spécialiste des classiques flandriennes, il a notamment remporté une étape du
Tour d'Italie en 2006 et terminé sixième du prestigieux
Tour des Flandres en 2007.
En hockey sur glace, l'équipe nationale lituanienne est classée 25
e au classement IIFH et évolue en deuxième division mondiale. Elle a cependant un joueur de très haut niveau avec
Dainius Zubrus qui évolue dans la
LNH chez les
Devils du New Jersey.
En athlétisme, la Lituanie est présente essentiellement à travers le
lancer du disque, discipline très populaire. La Lituanie connut de grands lanceurs, comme
Romas Ubartas (champion olympique en 1992 à Barcelone) et surtout
Virgilijus Alekna qui est sûrement le meilleur lanceur de disque de la dernière décennie avec à son palmarès deux titres de champion olympique en 2000 et 2004 et 2 titres de champions du monde en 2003 et 2005. Cependant Virgilijus Alekna qui a dominé sa discipline de main de fer entre 2000 et 2006 est depuis deux ans un peu plus en retrait, notamment par rapport à l’Estonien
Gerd Kanter, malgré une médaille de bronze au JO de Pékin.
Si le tennis lituanien est absent du haut-niveau mondial, la donne pourrait peut-être changer dans les années à venir avec
Ričardas Berankis qui termina l'année 2007 à la place de numéro 1 mondial junior.
Galerie de sportifs lituaniens[modifier]
Fêtes et jours fériés
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
16 février | Fête nationale | | Commémorant son indépendance en 1918 |
11 mars | Fête nationale | | Commémorant la restauration de son indépendance en 1990 |
lundi de Pâques | | | |
24 juin | St.Jean | Rasos/Joninės | Fête païenne, qui célèbre la nuit la plus courte de l'année |
6 juillet | Jour de l'État | | Le couronnement de Mindaugas en 1253 |
25-26 décembre | Noël | Kalėdos | Noël |
La Lituanie a pour codes :
- LTU , selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays)
- LT , selon la norme ISO 3166-1 alpha-2 (liste des codes pays)
- LT , selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
- LY , selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,
- EY , selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports,
- LTU , selon la liste des codes pays du CIO,
- LTU , selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, alpha-3,
- LH , selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN.
Notes et références[modifier]
Sur les autres projets Wikimedia :
- Suzanne Champonnois, François de Labriolle, Dictionnaire historique de la Lituanie, Crozon, Éditions Armeline, 2001. ISBN 2-910878-17-1
- Suzanne Champonnois, François de Labriolle, Estoniens, Lettons, Lituaniens. Histoire et destins, Crozon, Éditions Armeline, 2004. ISBN 2-910878-26-0
- Yves Plasseraud, Les États baltiques. Des sociétés gigognes. La dialectique majorités-minorités, 2e éd., Brest, Éditions Armeline, 2006. ISBN 2-910878-23-6
- Dominique P. Dubarry, Les rencontres franco-baltes. 800 ans d’histoires partagées, Romain Pages Éditions, 239 pages, octobre 2006
Article connexe[modifier]